De Paris à l’Ardèche: pourquoi j’ai décidé de quitter la ville pour ma vie de famille
Le besoin de ralentir
Quitter Paris n’a pas été une décision soudaine. C’est venu comme une évidence, après des années à vivre au rythme effréné des tournages, des auditions, des trajets et des nuits courtes. La ville lumière a longtemps été mon terrain de jeu, mon lieu de travail, le cœur battant de ma carrière d’acteur. Mais à un moment, j’ai senti que je n’y trouvais plus ce que je cherchais. L’agitation constante, le bruit, la course permanente contre le temps ont fini par étouffer quelque chose d’essentiel: la simplicité.
Quand mes enfants sont arrivés, le regard que je portais sur le monde a changé. J’ai commencé à me poser des questions que je n’avais jamais prises le temps d’affronter: quelle vie voulais-je leur offrir? Était-ce celle des transports bondés, des horaires décalés, du stress et de la pollution? Ou bien une existence plus ancrée, plus vraie, plus proche de la nature?
Ce besoin de ralentir n’était pas une fuite. C’était une reconquête. Reconquérir le temps, la sérénité, le plaisir de voir grandir mes enfants ailleurs que dans la précipitation d’une métropole.
Le choix de l’Ardèche
L’Ardèche n’est pas seulement un décor de carte postale. C’est un territoire vivant, rude parfois, mais profondément humain. C’est ici que j’ai trouvé ce que je cherchais sans le savoir: de l’espace, du silence, et surtout des rencontres vraies. J’ai découvert une communauté où la solidarité n’est pas un mot abstrait, mais une réalité quotidienne.
Nous avons trouvé une maison entourée de collines, avec un jardin qui demande de l’attention, mais qui offre en retour ce que Paris ne pouvait plus me donner: la paix. Les enfants y ont appris à vivre au rythme des saisons, à reconnaître les odeurs de la terre, à savourer la lenteur.
S’éloigner de Paris, c’était aussi accepter une forme d’inconfort au début. Il a fallu réapprendre à vivre différemment, à ne plus dépendre d’un supermarché ouvert jusqu’à minuit, à s’organiser autrement pour les tournages. Mais c’est justement dans cette adaptation que j’ai retrouvé du sens.
Pour ceux qui s’intéressent à la vie dans cette région, le site officiel de l’Ardèche donne une belle idée de la richesse culturelle et naturelle du territoire.
Redéfinir la réussite
Pendant longtemps, j’ai associé la réussite à l’activité, à l’intensité, à la reconnaissance. Paris m’avait appris à être toujours disponible, toujours prêt, à ne jamais dire non à un projet. Mais à force d’être partout, je n’étais plus vraiment là.
Vivre à la campagne m’a obligé à repenser ma notion du succès. Ici, la réussite n’a rien à voir avec le rythme des castings, mais avec la qualité du temps passé. J’ai découvert que travailler moins ne voulait pas dire exister moins. Au contraire, cela m’a permis de me reconnecter à ce que j’aime dans mon métier: raconter des histoires, pas courir après elles.
Quand je reviens à Paris pour tourner, je le fais avec plaisir, mais aussi avec la conscience que je vais repartir. La capitale n’est plus une contrainte, elle est devenue une étape. Et c’est cette liberté nouvelle qui, paradoxalement, m’a redonné le goût du jeu.
Ce changement de rythme et de perspective est un sujet que de nombreux artistes évoquent aujourd’hui. Le magazine Télérama a d’ailleurs consacré plusieurs reportages à cette transition de vie, où l’on parle moins de carrière et plus d’équilibre.
La famille au centre
Vivre loin de la ville m’a permis de replacer la famille au cœur de tout. Les soirées ne sont plus dictées par le téléphone ou les mails, mais par le dîner partagé, les devoirs, ou simplement une balade au coucher du soleil. Ces moments simples, qui semblaient impossibles à Paris, sont devenus mon quotidien.
Mes enfants grandissent entourés de nature, de calme, et de temps. C’est un luxe que je mesure chaque jour. Ils apprennent à vivre différemment, à se passer de certaines facilités, mais à gagner en curiosité, en patience, en autonomie.
Et puis, il y a la transmission. Leur montrer que l’on peut choisir sa vie, même si cela signifie aller à contre-courant. Leur dire qu’on n’est pas obligé de suivre le mouvement, qu’on peut trouver son propre rythme.
Sur GuillaumeCramOisan.com, j’aime partager ces réflexions, car elles font partie de mon parcours autant que mes rôles à l’écran. Ce site n’est pas seulement une vitrine de mon travail, c’est aussi un espace pour parler de ce qui me construit.
Le lien entre nature et créativité
Depuis que je vis ici, j’ai remarqué à quel point la nature nourrit la création. Le silence, la lumière changeante, le vent dans les arbres… Tout cela influence ma manière de jouer, d’écouter, d’être présent. Loin du bruit et du stress, je me sens plus disponible émotionnellement.
Créer ne se fait pas toujours dans l’agitation. Parfois, c’est dans la lenteur que naissent les meilleures idées. En observant les saisons, j’ai appris à respecter mes propres cycles: il y a des moments pour semer, d’autres pour récolter.
La nature m’a aussi appris l’humilité. On ne contrôle pas tout. Parfois il faut accepter que les choses prennent du temps, que tout ne dépend pas de nous. C’est une leçon précieuse, autant dans la vie que dans le métier d’acteur.
Conclusion: partir pour mieux revenir
Quitter Paris, ce n’est pas tourner le dos à ce que j’ai été. C’est simplement continuer à avancer, autrement. L’Ardèche n’est pas une retraite, mais un retour à l’essentiel. Elle m’a permis de retrouver ce que j’avais perdu: le plaisir de respirer, de prendre le temps, de vivre pleinement.
Aujourd’hui, quand je regarde le chemin parcouru, je ne regrette rien. La ville m’a tout donné: la formation, les rencontres, la carrière. Mais la campagne m’a offert ce que je ne savais pas chercher: la paix.
Et si un jour mes enfants décident de repartir vers la ville, je les encouragerai. Parce qu’au fond, il ne s’agit pas de fuir ou de rester. Il s’agit simplement de trouver l’endroit où l’on se sent vivant.